Le 3e îlot de réflexion Alotra a abordé le thème de la participation des citoyens. Comment impliquer, engager sur le long terme ? Quels sont les leviers et les freins ? Florilège des témoignages des participants, que nous remercions une fois encore.

De l’exemple suisse à la science participative, des pratiques de réseaux d’entreprise aux urbanismes éphémères, des assemblées citoyennes aux désirs exprimés, des enfants aux concertations, ceux-ci ont brossé un tour d’horizon, nécessairement incomplet, des pratiques participatives, chacun du point de vue de sa propre expérience.

Le modèle suisse est très avancé : chaque citoyen peut proposer une loi qui, si elle réunit un certain nombre de signatures, fait l’objet d’une « votation ». Tous les sujets sont proposés au vote, de l’âge de la retraite à l’achat d’avions de chasse. Le citoyen est bien au cœur de la décision. Le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) organise l’implication de ses membres sous l’angle de la responsabilisation. Face à la critique, chacun est libre de s’exprimer mais doit être force de proposition en apportant une solution alternative. Par ailleurs, la notion de convivialité est un marqueur important : participer, c’est aussi passer de bons moments avec celles et ceux qui deviendront des amis. La science participative, pour perdurer, doit apporter des retours rapides sur l’impact des actions entreprises. Il y a un fort enjeu de communication sur les avancées.

Dans les projets de renouvellement urbain, il s’agit d’aider les participants à monter en compétence d’une part, développer leur capacitation et à adapter le langage ou plus exactement, trouver un langage commun. D’autres initiatives génèrent une participation en opérant directement sur la place publique, aux yeux de tous : plus facile de créer l’échange qu’à l’intérieur de locaux.

Les assemblées citoyennes, comme celle mise en place à Marseille, se fondent sur un tirage au sort des participants, la possibilité de proposer des délibérations et un budget pour engager des études. Les initiatives autour de la « ville aux enfants » nous apprennent que ces derniers « participent spontanément sans agenda caché ou intérêt partisan », et sont responsables et engagés.

Quand on se penche sur la difficulté due au temps long, la valorisation des participants ainsi que la création d’un sentiment d’appartenance sont fondamentaux.

Enfin, les institutions à l’origine de démarches participatives ont parfois des biais de pensée qui restreignent le champ des possibles en offrant des possibilités de choix qui n’auraient pas été retenues par les publics considérés.

Et chez Alotra, ça se passe comment, la participation ?

Pour préparer cette thématique, nous avons dû questionner nos pratiques, toujours en évolution. Où en sommes-nous réellement ?

  • Participation des usagers : le projet social d’une résidence est co-construit avec les résidents. Nous animons par ailleurs les conseils de résidents et créons des comités de concertation. Comment aller plus loin ?
  • Participation des collaborateurs : en interne, notre Plan Stratégique de Développement est construit avec la participation active et structurée de nos collaborateurs. Nous animons la transversalité au sein de nos équipes sur des groupes de travail ayant un impact sur une large partie de nos activités.
  • Participation des parties prenantes : notre nouveau projet associatif fait appel à nos parties prenantes : bailleurs, institutions, partenaires publics ou privés. Il s’élabore très concrètement avec leurs propositions.
  • Gouvernance : nous nous posons la question : nos locataires doivent-ils participer à notre gouvernance ?

Sur l’ensemble de ces sujets, nous souhaitons progresser et aller plus loin. Cette matinée, éminemment participative dans sa forme, a été là pour nous y aider.

Merci à l’ensemble des participants qui ont eu la gentillesse de bien vouloir contribuer à cette réflexion : Eric Semerdjian (Conseiller Municipal délégué à l’innovation sociale et la co-construction de l’action publique), Nathalie Daussy (dir. DEETS), Jean-Christophe Dessart (resp boutique solidarité, Fondation Abbé Pierre), Xavier Rouquérol (dir. de l’innovation sociale, Famille & Provence ), Joseph Richard-Cochet (délégué dept Union des Centres Sociaux), Malik Benghali (consultant, spécialiste de la participation), Marjorie Ledoux (présidente PACA du CJD), Xavier Cornut (Consultant Relations publiques Conseils Privé, Genève), Prune Granchamp (co-fondatrice de CapLab!), Laurent Debas (dir. général de Planète Mer), Emilie Jaguin (Le Cabanon Vertical), Michel Carbonara (Cap Méditerranée), Maxence Moreteau (Groupe Reflex ADEUS)